L’entrée en EHPAD

L’entrée en EHPAD, Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes est trop souvent considérée comme la dernière étape de la vie. Mon parcours de directrice d’EHPAD me permet de vous dire que l’entrée en EHPAD est certes un moment difficile, mais il peut être aussi un vrai moment réussit.


L’entrée en maison de retraite : tout d’abord un moment administratif

Pour entrée en EHPAD il fait tout d’abord faire un dossier de demande d’EHPAD. Pour cela il suffit de remplir le formulaire cerfa n°14732*03.


Ce dossier comporte une partie administrative et une partie médicale.
Ce dossier a été mis en place il y a plusieurs années afin de mettre fin aux multiples dossiers que les familles devaient remplir pour chaque établissement demandé.


Une fois ce dossier rempli il peut être photocopié et transmis à tous les établissements où vous souhaitez déposer une demande.

L’entrée en EHPAD : une visite de préadmission


Une fois cette première démarche effectuée de très nombreux EHPAD proposent une visite de préadmission. Cette visite a différents objectifs :
 Permettre à la personne qui fait la demande de visiter l’établissement,
 Permettre à l’équipe de direction de rencontrer la personne qui fait la demande et de s’assurer de sa volonté d’intégrer l’établissement,
 Mettre en place une visite médicale entre l’équipe médicale et la personne âgée.

Comment organiser l’entrée en EHPAD


Je vais ici vous parler de mon expérience, et de la compilation des expériences de mes collègues au cours de ma carrière. Au-delà de toute procédure il me semble nécessaire de penser en équipe ce moment. Je vous propose de réfléchir à faire de ce moment un temps réussit, un temps où les équipes seront satisfaites du travail accompli.


• Un accueil basé sur la réalité :
Il est important de recevoir la personne âgée et sa famille dès son entrée et de lui dresser un tableau réel et non utopique. L’objectif du directeur est de faire du séjour de la personne âgée un séjour parfait. Mais soyons clair ce séjour parfait est impossible et nous le savons tous. Donc autant poser rapidement les choses avec la personne âgée et sa famille, et ne pas la laisser rêver à un séjour idéal qui n’arrivera pas. Dire la vérité c’est dévoiler le tableau des difficultés que tous les résidents peuvent rencontrer. L’honnêteté à ce moment est notre meilleur atout.


• Nommer des référents pour chaque personne âgée accueillie :
Ces référents auront pour mission d’accueillir la personne âgée le premier jour, et de la guider tout au long de cette journée. Ce référent lui expliquera le fonctionnement de l’établissement. Ce référent lui présentera ses voisins de chambre, ses voisins de table au restaurant. L’idéal est de prévoir un référent par équipe.

Ces référents devront prendre soin de noter l’ensemble des comportements et des modifications de comportements de la personne accueilli. Les référents pourront également répondre à toutes les questions des personnes accueillies. Je vous propose que ces référents soient nommés pour un mois. A l’issue de ce mois d’accueil le partage d’information avec le reste de l’équipe est une nécessité.


• La transmission à l’ensemble de l’équipe :
Une fois toutes ces informations collectées il est évidemment nécessaire de communiquer à toute l’équipe l’ensemble de ces informations.


Cette transmission doit être le plus exhaustive possible :
o Par écrit dans le dossier de soins, vie sociale, …..
o Lors de transmissions quotidiennes : faire un focus sur les derniers résidants entrés dans l’établissement et les présenter.
o Lors de réunions de synthèses : des temps spécifiques pour présenter les derniers résidants entrés et vraiment faire un focus sur leurs habitudes de vie, et leur adaptation dans la résidence.

L’heure du bilan avec le résidant et la famille :


A l’issue de cette période d’adaptation, d’accueil j’ai mis en place un entretien avec le résidant, puis un second avec la famille, et si besoin un entretien avec le résidant et sa famille.


Cet entretien était primordial. Il permettait de faire le point sur ce mois écoulé et de voir tout ce que le résidant et la famille pouvaient avoir comme représentations positives ou négatives.


• Par exemple, Mme X concernant son séjour : « au cours de la troisième semaine, j’ai attendu jusqu’à 11H15 pour que quelqu’un vienne m’aider pour ma toilette. Je n’étais vraiment pas contente. »
Ce type de point de crispation est fréquent. Mon rôle de directrice était d’expliquer comment s’organiser l’aide à la toilette sur la matinée, et ainsi que cette aide s’étale de 8h00 à 11H30. Le temps du repas n’étant qu’à 12H30.


Ce moment de dialogue m’a permis de travailler sur de nombreuses frustrations, inquiétudes, voir discours incohérents.


• Par exemple, Mme Z. : « Maman m’a dit qu’hier elle a sonné vers 14h45, quelqu’un est venu dans sa chambre après plus de 20 minutes seulement ».


A ce moment là mon rôle est de remettre du fait et du cadre si besoin. Après avoir vérifier sur le système de téléalarme, le délai d’acquittement avait été de moins de 5 minutes. Il faut réexpliquer que cela peut sembler long, mais nous ne pouvons être dans l’immédiate de la réponse. Il est important de redonner des faits et de la réalité.

Ces bilans d’accueil me permettaient souvent de trouver des issues à des situations inquiétantes et difficiles, et de permettre aux familles de nous donner toute leur confiance.

Avec le recul la seule chose que je modifierai serait de mettre en place des groupes d’analyse de la pratique professionnelle pour les équipes

Formation Vieillissement personnes agées